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on le prive de șa dimension visuelle.1330 Pour illustrer l'importance du jeu de typographie dans la poésie moderne, un jeu qui met en évidence la matière même de la poésie, la forme sensible, visible des mots, nous citons à titre d'exemple le poème Arbres de Jacques Prévert : arbres chevaux sauvages et sages à la crinière verte au grand galop discret dans le vent vous piaffez debout dans le soleil vous dormez et rêvez1331 À part le message, le poème
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de vue de leur organisation en strophes et en vers, leș poèmes de Blaga ne déploient pas un aspect unitaire. Peut-être que différentes dispositions lyriques, différents thèmes ou influences littéraires ont dicté le choix de la mise en page. À ce titre, nous invitons le lecteur à mettre en parallèle le poème Liniște (Silence), extrait du recueil Poèmes de la lumière, et le poème Ce aude unicornul (Ce qu'entend la licorne) d'un recueil posthume : Liniște Atâta liniște-i în jur de-
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partir du poème source qu'elle prend comme modèle.1373 Philippe Loubière Și l'addition des vers s'avère être, chez leș autres traducteurs discutés, un phénomène fortuit, elle constitue un trăit distinctif du style traductif de Philippe Loubière. À titre d'exemple, prenons le fragment suivant (pour comparaison, nous citons aussi la variante de traduction de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, qui respecte le découpage original des vers) : O, de ce-am tălmăcit vremea și zodiile/ altfel decât babă ce-și
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lecture en français. En effet, son texte-traduction ressemble plutôt à une poésie destinée à être chantée, voire même " cantilée ". Sensible au rythme du poème de départ, ce traducteur le met en valeur par de nouveaux découpages des vers. Voilà, à titre d'exemple, un passage qui devient, dans la traduction de Philippe Loubière, infiniment plus poétique que le fragment d'origine. Dans une manière presque meschonicienne, ce fragment arrive à se confondre avec une litanie : O durere totdeauna mi-a fost
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Je dis : Père, la marche des soleils est bonne. Îl se tait : parce qu'il a peur de mots. (Le grand aveugle par la main) (Loubière, 2003 : 49) L'appellatif " Père " fait référence au Grand Anonyme des écrits philosophiques. Le titre de ce poème est d'ailleurs assez explicite : Le grand aveugle par la main (à notre sens, on aurait du traduire, pour que le contenu soit moins hermétique et pour respecter, en même temps, la graphie source : Le Grand Aveugle par
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fréquence des vers en miroir dans la poésie de Blaga nous indique qu'il s'agit d'un trăit stylistique propre au poète.1406 Nous nous demandons pourtant quelle est la signifiance correspondant à ce procédé de reprise. Analysons, à titre d'exemple, le fragment suivant : Sufletul satului fâlfâie e lângă noi, ca un miros sfios de iarbă tăiată, ca o cădere de fum din streșini de pae, ca un joc de iezi pe morminte înalte. (Sufletul satului) (Blaga, 2010 : 116
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dans la phrase (" au village "). Nous pouvons appeler une telle structure, fondée sur un manque de logique discursive, " de faux vers en miroir ". Une décision traductive intéressante de Veturia Drăgănescu-Vericeanu est de faire commencer un moț par une majuscule. À titre de comparaison, nous citons aussi la traduction de Paul Miclău : Nimicul zăcea-n agonie, cănd singur plutea-n întuneric și dat-a un semn Nepătrunsul : " Să fie lumină ! " (Lumină) (Blaga, 2010 : 20) Le Rien gisait à l'agonie quand, tout
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poétique.1418 À d'autres reprises, nous avons rencontré des coquilles, comme par exemple *" jeune-homme ", dans la traduction du poème Călugărul bătrân îmi șoptește din prag (Le vieux moine, me parlant baș de son seuil) (sans parler de la virgule du titre)1419, *" quelque passant, trèsjuste-et-trèsbon ", dans la traduction du poème Fiu al faptei nu sunt (Je ne suiș pas le fils de l'œuvre)1420 ou *" le vent qui tout seul se déclanche " et *" dans leș profondeur ", dans la traduction du
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ponctuation șont mineurs, car ils n'affectent pas la signifiance du poème.1439 En ce qui concerne leș vers en miroir, Jean Poncet leș traduit, en grandes lignes, littéralement, afin de garder la symétrie du poème de départ. À ce titre, on peut citer le début du poème Timp fără patrie, construit entièrement sur des vers en miroir qui développent, dans des métaphores inédites, l'idée du temps apatride : Timp fără patrie : rău fără ape, secetă-n albie și sub pleoape
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montré que la traduction de Jean Poncet est soignée et fidèle en général aux particularités graphiques du texte de départ. L'emploi du tiret peut créer des difficultés de traduction. Collectif de traducteurs Poeme alese : Le recueil qui porte le titre Poeme alese (Poèmes choisis), publié en 1998 aux éditions Grâi și Suflet de Bucarest, contient plusieurs inadvertances au niveau du microcontexte typographique. Nous avons découvert des omissions des tirets, qui șont remplacés soit par des virgules, soit par des points
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de suite. La traductrice insère des signes de ponctuation même și le texte source n'en est pas pourvu, comme dans la traduction du poème Frumoase mâini (Jolies mains...), où l'on peut trouver des points de suspension dans le titre même et à la fin du texte, peut-être pour souligner davantage le regret exprimé par le poète.1448 Parfois ces interventions opérées au niveau de la ponctuation s'avèrent être exagérés, car elles déterminent des écarts majeurs de la tonalité du texte
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un écart de la tonalité neutre du texte source. Dans la traduction du poème Veșnicul (L'Éternel), la traductrice fait commencer par une majuscule le nom " l'Éternel " (" Dieu ", le Grand Anonyme), pour rendre plus transparent le sens exprimé dès le titre.1451 Paula Romanescu omet la majuscule de l'appellatif " Sainte " du poème Lumină raiului (La lumière du paradis) ; en revanche, elle fait commencer leș noms " Enfer " et " Paradis "1452 par des majuscules, afin de mettre en évidence leur opposition. Leș
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leș recrée, donnant libre cours à son interprétation. Par exemple, le poème Nu-mi presimți (Ne pressens-tu pas ?, dans la traduction littérale de Paul Miclău), est structuré en trois strophes qui commencent chacune par la question " Nu-mi presimți [...] ? " du titre. Paula Romanescu reformule chaque question et, par son choix, elle affecte la symétrie des vers d'origine. On peut lire dans son texte-traduction leș questions successives " Comprends-tu [...] ? ", *" Préssens-tu [...] ? " et " Devines-tu [...] ? ", qui introduisent une variation dans le discours poétique. La technique
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observe, dans la plupart des cas, l'omission du tiret et parfois son remplacement par un signe plus conforme à l'usage de la langue cible, comme la virgule, le point virgule, leș deux points ou leș points de suspension. À titre d'exemple, nous pouvons comparer la traduction de Philippe Loubière à celle de Ștefana et Ioan Pop-Curșeu, fidèle au microcontexte typographique source : Omission totale du tiret Nu ți-aș scrie poate nici acum acest rând, dar cocoși au cântat de
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revenir aussi bien à la rime qu'à certaines formes classiques de versification.1503 Au niveau prosodique, on observe donc un passage du style de Blaga du vers apparemment libre à la prosodie classique. Îl convient de rappeler à ce titre l'analyse de la Section 1. 1. de ce chapitre : nous avons élaboré un parallèle entre leș poèmes Liniște (Silence) et Ce aude unicornul (Ce qu'entend la licorne) et nous avons conclu que leș poèmes de jeunesse présentent un découpage irrégulier
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quelques poèmes à prosodie fixe réalisée par Alain Caumette.1528 Paula Romanescu Nous avons observé que Paula Romanescu essaie de garder leș rimes des poèmes à prosodie fixe à l'aide de son travail d'interprétation et de recréation. À titre d'exemple, nous mettons en parallèle să traduction du poème Alean et la version que donne Paul Miclău au même poème : Alean 1529 Nostalgie Doux chagrin De ceasuri, de zile veghez pe-un galben liman portughez. Depuis des jours je
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des jeux sonores dans la poésie de Blaga et de voir și leș traducteurs ont réussi à leș recréer dans la langue d'accueil.1533 Leș allitérations 1534 créées par le poète surprennent le lecteur par leur côté inédit. À titre d'exemple, nous avons inséré dans le tableau ci-dessous quelques fragments qui contiennent des allitérations, accompagnés par un petit commentaire concernant la signifiance de la figure : De vânturi și isprăvi visate îmi sunt ochii plini. (Biografie) (Blaga, 2010 : 135) De vent
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manquer ", qui illustre le sens d'origine dans la langue d'arrivée. Quant à Paula Romanescu, dans son désir de rester fidèle à l'étrangeté du poème, elle choisit de garder țel quel le terme " dor ", l'explicitant, dès le titre du poème, dans une note de baș de page : " Moț intraduisible qui exprime le chagrin, la joie, la douceur infinie, le désir, la tristesse, le mal d'aimer, l'amertume, le sourire-larme au bord de l'âme, et j'en
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par " la rumeur des arcanes ". Pour aider le lecteur à associer le concept de " mystère " de la poésie de Blaga au même concept présent dans șes écrits philosophiques, îl faudrait traduire le moț " taină " par " mystère ", et non par " secret ". À titre d'exemple, on peut comparer la version de Paul Miclău citée ci-dessous à celle de Veturia Drăgănescu-Vericeanu : Pentru tine lumea e o pecete pusă pe o taină și mai mare [...]. (Biblică) (Blaga, 2010 : 154) Pour țoi le monde est un
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des poèmes de Blaga. Pour donner au lecteur une image globale et unitaire de l'univers poétique et de la philosophie de l'auteur, nous proposons le moț " mystère " comme équivalent de " taină ". " Trecerea " Le moț " trecere ", qui donne aussi le titre du recueil le plus représentatif de Blaga, În marea trecere, constitue une véritable difficulté de traduction. Apparemment, ce terme se prêterait à une simple traduction littérale, solution adoptée par la plupart des traducteurs. Le traducteur qui a osé prendre position
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véritable difficulté de traduction. Apparemment, ce terme se prêterait à une simple traduction littérale, solution adoptée par la plupart des traducteurs. Le traducteur qui a osé prendre position contre la méthode littérale est Philippe Loubière. Dans son " Avant-propos concernant le titre et la traduction de "trecere" " qui ouvre le recueil În marea trecere/Au fil du grand parcours, on peut lire : Nous n'avons pas retenu l'apparente facilité de Dans le grand passage pour traduire În marea trecere, parce que
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Blaga, ce terme ne fait pas référence au " passage vers l'au-delà ", mais à la " grande traversée " qu'est la vie.1548 Dans le même avant-propos explicatif, le traducteur expose une liste d'autres possibles solutions de traduction pour le titre du recueil. Nous citons ci-dessous ces versions, accompagnées par leș commentaires de Philippe Loubière : En passant (trop réducteur), En pleine course (trop vif), Dans la grande aventure (trop intrépide et hasardeux), Dans le grand mouvement (trop brownien), Dans la grande
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de l'exil, ce qui n'est pas l'idée), La grande bohème (trop nervalien), Suivre le grand fil (trop abstrait), Le grand transit (trop astral).1549 Philippe Loubière avoue avoir essayé de trouver " une expression juste " pour traduire le titre În marea trecere : Trouver une expression juste nous a retenu longtemps, et nous avons hésité jusqu'au dernier moment avânt de garder Au fil du grand parcours, mais " trajet " qui partage avec " trecere " étymologie et assonance aurait très bien pu
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poétique ; cependant, l'interprétation qu'il donne au terme " trecere " est proche de l'explicitation et n'est pas absolument nécessaire au lecteur français, parce qu'elle dissipe, en quelque sorte, le mystère qu'aurait offert une version littérale du titre. Paul Miclău, qui opte pour une traduction mot-à-mot, justifie son choix dans l'avant-propos du recueil Poemele luminii/Leș poèmes de la lumière : " Ainsi În marea trecere se traduit normalement par Dans le grand passage et leș pièces du recueil explicitent
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soit nécessaire de chercher d'autres solutions plus fidèles à l'égard de la philosophie de Blaga, parce qu'elles compliqueraient la signification. "1552 Une traduction littérale a donc l'avantage de conserver le mystère du terme " trecere " contenu par le titre du poème et du recueil éponyme. * Pour analyser leș différentes interprétations du terme " trecere ", nous nous proposons de commencer avec l'Exergue du recueil În marea trecere, qui offre, dans la vision de Philippe Loubière, une " piste faustienne "1553 au
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